En 1840, l’Acte d’Union impose l’union du Bas au Haut-Canada pour former une nouvelle entité, la « Province du Canada ». Toutefois, le texte de loi omet de stipuler où devra siéger le parlement. Les Britanniques du Canada veulent que ce soit Kingston ou Toronto, alors que les Canadiens souhaitent que ce soit Montréal ou Québec. Dix-sept ans plus tard, la discorde règne toujours.
Entretemps, on temporise par un jeu d’alternances. Ainsi, de 1841 à 1844, le parlement siège à Kingston, puis, de 1844 à 1849, à Montréal. Le 25 avril 1849, des Britanniques de Montréal, dans un accès de frustration, mettent le feu à l’édifice du parlement qui disparaît en fumée. L’alternance se fait alors entre Québec et Toronto.
Dans les années 1850, les tensions montent entre les villes de Toronto, Kingston, Montréal et Québec qui désirent toutes devenir la capitale de la province du Canada-Uni. En 1857, les parties finissent par s’en remettre à la Reine pour trancher la question. En fait, celle-ci ne peut tout au plus qu’apposer son sceau au choix de ses ministres. Le gouvernement de Palmerston propose donc Ottawa pour capitale du Canada en raison de sa situation géographique, soit à la frontière entre les anciens Haut-Canada et Bas-Canada et éloignée des frontières américaines.
La Reine donne son approbation et Ottawa devient la capitale du Canada-Uni, le 31 décembre 1857. Elle demeurera la capitale de la fédération canadienne après 1867.
Pour en savoir plus :
Jacques Lacoursière, « Le choix de la Reine », Histoire populaire du Québec. 1841-1896, Les éditions du Septentrion, 1996, p. 73-87.
Ottawa, « Exposition virtuelle : Ottawa devient la Capitale », en ligne.