https://www.facebook.com/autre150e/videos/1523865891013850/
Aussitôt désigné premier ministre, en janvier 1887, Honoré Mercier convoque tous les premiers ministres de la fédération canadienne à une grande conférence. Le premier ministre canadien John A. Macdonald décline l’invitation. De sorte que la réunion qui se tient à Québec du 20 au 28 octobre 1887 réunit uniquement les premiers ministres des provinces. C’est la première rencontre interprovinciale de l’histoire canadienne. L’objectif de Mercier ? Stopper les politiques centralisatrices d’Ottawa, défendre l’autonomie des provinces.
Selon Mercier, les provinces disposent d’une complète autonomie dans le domaine de leurs compétences. Elles ne sont nullement subordonnées au pouvoir fédéral. Le 4 avril 1884, il déclare :
« L’existence des provinces a précédé celle de la Puissance [l’État fédéral] et c’est d’elles que celle-ci a reçu ses pouvoirs. Les provinces possédaient le gouvernement responsable en 1867; elles avaient leur législature, leurs lois et toute l’autonomie qui est inhérente à une colonie. Les provinces ont délégué dans l’intérêt général, une partie de leurs pouvoirs : et ce qu’elles n’ont pas délégué, elles l’ont gardé et le possèdent encore. Elles sont souveraines dans les limites de leurs attributions, et toute atteinte portée à cette souveraineté est une violation du pacte fédéral ».
D’autres, après Mercier, vont mener le combat autonomiste. Malgré leurs efforts louables, la centralisation du régime fédéral ne cessera de s’accroître tout au long du XXe siècle.
Pour en savoir plus :
Claude Corbo (dir.), « Autonomie des provinces », Honoré Mercier. Discours, 1873-1893, Montréal, DelBusso éditeur, 2015, p. 130-139.