Durant les années qui ont suivi la pendaison de Louis Riel en novembre 1885, les tensions linguistiques sont à leur comble dans un Canada divisé entre catholiques et protestants, entre francophones et anglophones.
Au Canada anglais, un fort mouvement d’opposition au fait français s’organise. Parmi les figures de proue de ce mouvement, D’Alton McCarthy, bras droit de John A. Macdonald à partir de l’élection des conservateurs en 1878. McCarthy est convaincu qu’on aurait dû éliminer le français au Canada dès la Conquête. Il milite pour un fédéralisme centralisateur, projet menacé, selon lui, par la présence des francophones et des traditions juridiques françaises (Code civil) au sein de la Confédération.
Sous son influence, certains politiciens tentent de l’imiter, en cherchant à éradiquer le fait français dans l’Ouest canadien. Ils tentent ainsi d’éliminer les garanties en faveur du français contenues dans l’Acte des Territoires du NordOuest de 1875. C’est dans un tel contexte que le 22 janvier 1890, le gouvernement manitobain de Thomas Greenway soumet un projet de loi qui vise l’abolition du français comme langue officielle du Manitoba. La loi est adoptée en mars 1890. La même année, le gouvernement Greenway adopte une loi visant l’élimination des écoles publiques catholiques dans la province.
Pour plus d’informations :
http://www.axl.cefan.ulaval.ca/amnord/manitoba-loi-1890.htm