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1912
25 juin 1912 –
Le Règlement 17 fait reculer le français en Ontario
25 juin 1912 – Le Règlement 17 fait reculer le français en OntarioAu tournant du XXe siècle, la population francophone de l’Ontario augmente considérablement à la suite d’une vague d’immigration québécoise. Cet accroissement indispose un secteur important de l’opinion publique anglophone de la province (en premier lieu les orangistes et les Irlandais catholiques) qui y voit une menace au caractère anglo-saxon de l’Ontario. En mars 1911, la législature ontarienne adopte une résolution visant à faire de l’Anglais la seule langue d’enseignement. Pour donner suite à cette résolution, le gouvernement conservateur adopte, le 15 juin 1912, sous forme de décret, le Règlement 17 qui interdit l’enseignement en Français et du Français dans les écoles de la province. Révisé en août 1913, le décret devient loi en 1915. L’adoption de ce règlement est vivement combattue par les Canadiens français, qu’ils habitent au Canada ou aux États-Unis. Elle mobilise l’opinion publique au Québec autour d’Henri Bourassa qui fonde le journal Le Devoir en 1910 et dénonce les visées de ceux qu’il appelle ‘Les Prussiens de l’Ontario’. Cette mesure devient son principal cheval de bataille dans sa lutte contre la conscription imposée par le gouvernement fédéral pendant la Première Guerre mondiale. Inspiré par Bourassa, le père oblat Charles Charlebois crée le journal de combat Le Droit de manière à défendre les droits des Franco-Ontariens.Le Règlement 17 sera appliqué pendant 16 ans, jusqu’en 1928, et mis au rancart officiellement en décembre 1944, soit 32 ans après son entrée en vigueur. Cette période douloureuse pour les francophones de l’Ontario et qui a contribué à accélérer les phénomènes d’assimilation et d’acculturation a cependant été marquée par une grande solidarité entre les Québécois et les Canadiens français de l’Ontario. Pendant toute cette période, des campagnes de fonds ont été organisées au Québec pour aider les écoles françaises –devenues illégales- dans la province voisine.Il faudra attendre février 2016 avant que le Gouvernement de l’Ontario ne reconnaisse les torts causés par ce règlement à la communauté franco-ontarienne et présente enfin des excuses. Michel Bock et François Charbonneau (dir), Le Siècle du règlement 17 : regards sur une crise scolaire et nationale, Prise de parole, Sudbury, 2015.https://ruor.uottawa.ca/handle/10393/21633
Posted by L'Autre 150e on Sunday, June 25, 2017
Au tournant du XXe siècle, la population francophone de l’Ontario augmente considérablement à la suite d’une vague d’immigration québécoise. Cet accroissement indispose un secteur important de l’opinion publique anglophone de la province (en premier lieu les orangistes et les Irlandais catholiques) qui y voit une menace au caractère anglo-saxon de l’Ontario. En mars 1911, la législature ontarienne adopte une résolution visant à faire de l’Anglais la seule langue d’enseignement. Pour donner suite à cette résolution, le gouvernement conservateur adopte, le 15 juin 1912, sous forme de décret, le Règlement 17 qui interdit l’enseignement en Français et du Français dans les écoles de la province. Révisé en août 1913, le décret devient loi en 1915. L’adoption de ce règlement est vivement combattue par les Canadiens français, qu’ils habitent au Canada ou aux États-Unis. Elle mobilise l’opinion publique au Québec autour d’Henri Bourassa qui fonde le journal Le Devoir en 1910 et dénonce les visées de ceux qu’il appelle ‘Les Prussiens de l’Ontario’. Cette mesure devient son principal cheval de bataille dans sa lutte contre la conscription imposée par le gouvernement fédéral pendant la Première Guerre mondiale. Inspiré par Bourassa, le père oblat Charles Charlebois crée le journal de combat Le Droit de manière à défendre les droits des Franco-Ontariens.
Le Règlement 17 sera appliqué pendant 16 ans, jusqu’en 1928, et mis au rancart officiellement en décembre 1944, soit 32 ans après son entrée en vigueur. Cette période douloureuse pour les francophones de l’Ontario et qui a contribué à accélérer les phénomènes d’assimilation et d’acculturation a cependant été marquée par une grande solidarité entre les Québécois et les Canadiens français de l’Ontario. Pendant toute cette période, des campagnes de fonds ont été organisées au Québec pour aider les écoles françaises –devenues illégales- dans la province voisine.
Il faudra attendre février 2016 avant que le Gouvernement de l’Ontario ne reconnaisse les torts causés par ce règlement à la communauté franco-ontarienne et présente enfin des excuses.
Michel Bock et François Charbonneau (dir), Le Siècle du règlement 17 : regards sur une crise scolaire et nationale, Prise de parole, Sudbury, 2015.
https://ruor.uottawa.ca/handle/10393/21633