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Suite au déclenchement de la Première Guerre mondiale, 33 000 hommes rejoignent les drapeaux dont 1 200 sont des volontaires canadiens-français. Disséminés dans des unités anglophones, les capitaines Hercule Barré et Émile Ranger exercent des pressions afin de former des bataillons francophones, mais le ministre de la Milice, Sam Hughes, refuse catégoriquement. Il va même jusqu’à écarter les rares officiers francophones. C’est alors que l’élite canadienne-française se mobilise. Religieux, hommes politiques et hommes d’affaires intercèdent auprès du gouvernement afin que les Canadiens français obtiennent leur propre régiment.
Même Sir Wilfrid Laurier écrit en ce sens au premier ministre Sir Robert Borden, qui accepte afin de favoriser l’unité du pays, surtout en temps de guerre. Le 22e bataillon est donc créé le 14 octobre 1914, mais les Canadiens français devront se contenter d’un bataillon de 1 000 hommes sous les ordres du lieutenant-colonel Frédéric Gaudet.
Dans les tranchées de France depuis le 20 septembre 1914, les francophones sont considérés avec méfiance. Seule unité francophone de l’armée britannique, ils n’ont pas droit à l’erreur. Le 22e bataillon est de toutes les grandes batailles et récolte honneurs et distinctions, dont deux Victoria Cross attribuées au caporal Joseph Keable et au lieutenant Jean Brillant, tous deux originaires de la Vallée de la Matapédia. Le 22e bataillon est démantelé le 19 mai 1919, mais il renaît l’année suivante, le 1er avril 1920, sous le nom de 22e régiment.
Le 1er juin 1921, en récompense de ses faits d’armes, il reçoit la désignation désormais célèbre de : « Royal » 22e Régiment.
Pour en savoir plus :
Serge Bernier, « Les 100 ans du Royal 22e Régiment », Cap-aux-Diamants, no. 117 (2014), p. 15–17.
Serge Bernier, Le Royal 22e régiment, Montréal, éditions GID, 2013, 216 p.