Durant la décennie 1890, l’enseignement du français et de la religion catholique continue d’être toléré au Manitoba. Grâce, entre autres, à l’influence du Premier ministre canadien Wilfrid Laurier, les tentatives répétées d’abolir le réseau scolaire bilingue échouent les unes après les autres. Le « compromis Laurier-Greenway » stabilise la situation de l’enseignement en français… Mais certains fourbissent leurs armes et attendent leur heure car la majorité anglophone continue de réclamer un régime unilingue.
Vingt ans plus tard, le gouvernement libéral manitobain de Tobias Crawford Norris reprend le combat contre le fait français dans l’Ouest. Alors que le Canada est plongé dans l’une des guerres les plus meurtrières de l’histoire, que certains militent déjà en faveur de la conscription, son gouvernement fait adopter, le 10 mars 1916, le Thornton Act. Cette loi prévoit l’interdiction de l’enseignement en français et l’embauche d’inspecteurs pour faire respecter la loi. L’école normale française de Saint-Boniface, chargée de former le personnel enseignant francophone, doit fermer. C’est désormais en toute illégalité que certaines maisons d’éducation maintiennent l’enseignement en français en se cachant des autorités manitobaines.
Pour en savoir plus:
?Reportage sur le centenaire de cette loi :
http://ici.radio-canada.ca/…/interdiction-francais-ecoles-m…