En vertu de ce pacte, les constructeurs américains s’engageaient à produire en sol canadien autant de voitures qu’ils y en vendaient. En échange, le Canada s’alignait entièrement sur les normes industrielles américaines. En outre, il lui devenait impossible de conclure des ententes analogues avec d’autres pays ou de lancer son propre modèle automobile. Dans les années qui suivent, l’industrie automobile se développe beaucoup, mais essentiellement dans la région sud de l’Ontario. Pourquoi? Parce que jamais, lors des négociations, le Canada n’a exigé que les usines automobiles soient réparties à travers le territoire, y compris au Québec. Or, comme Détroit était la capitale américaine de l’automobile, les constructeurs américains se sont contentés de délocaliser une partie de leur production juste au nord, en Ontario, entre Oshawa et Windsor, assurant ainsi la suprématie ontarienne en ce domaine.
En 1965, le Canada a donc utilisé l’argument de l’accès au marché québécois de l’auto, mais en servant essentiellement l’industrie ontarienne. General Motors ouvre bien une de ses quatre usines canadiennes à Sainte-Thérèse, mais elle ferme ses portes en 2002 et la production de la voiture Camaro est ensuite transférée à Oshawa.
Alexandre Boyer, La fermeture de General Motors de Boisbriand : heurs et malheurs de l’industrie automobile au Québec, UQAM, Mémoire de maîtrise en géographie, juin 2006. 143 p.