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Le 24 juillet 1967, les paroles du Général De Gaulle ont fait le tour du monde. « Vive le Québec libre! » a-t-il dit du haut du balcon de l’hôtel de ville de Montréal. À Pékin, le Quotidien du peuple traduit ainsi le mot Québec en mandarin : 魁北克 signifie « le gagnant/du nord/(qui va) conquérir (son indépendance) ».
Ici comme en France, d’aucuns s’inquiètent. « Les Canadiens n’ont pas besoin d’être libérés », dit le premier ministre canadien Lester B. Pearson. « Il va trop vite », songe René Lévesque. « Commence-t-il à devenir sénile? », répandent des journaux français, faisant écho à ses adversaires politiques. « Savait-il ce qu’il faisait? », se demandent plusieurs. La réponse à la dernière question est oui. Le président de la République française a longuement réfléchi à la situation du Québec depuis ses visites de 1944 et 1960. Il veut payer la dette de Louis XV qui a abandonné quelque 60 000 Français à l’empire britannique en 1763.
Interrogé par un journaliste au Palais de l’Élysée, le 27 novembre 1967, De Gaulle résume sa pensée de façon magistrale :
« Que le Québec soit libre, c’est de cela qu’il s’agit. (…) Il y faut deux conditions. La première implique un changement complet quant à la structure canadienne telle qu’elle résulte actuellement de l’acte octroyé il y a cent ans par la reine d’Angleterre et qui créa la fédération. Cela aboutira à mon avis forcément à l’avènement du Québec au rang d’un État souverain et maître de son existence nationale comme le sont de par le monde tant et tant d’autres peuples, tant et tant d’autres États, qui ne sont pas si valables, ni même si peuplés, que le Québec. Bien entendu, cet État du Québec aura librement et en égal à régler avec le reste du Canada les modalités de leur coopération (…). Et la deuxième condition dont dépend la solution de ce grand problème, c’est que la solidarité de la communauté française de part et d’autre de l’Atlantique s’organise. Or à cet égard, les choses sont en bonne voie. »
Pour en savoir plus :
Conférence de presse, Charles de Gaulle, 27 novembre 1967 (20 minutes à partir de la 42e), en ligne.
André Duchesne, La Traversée du Colbert : De Gaulle au Québec en juillet 1967, Montréal, Boréal, 2017. 337 p.