Après la décolonisation, la France a gardé des liens avec plusieurs de ses anciennes colonies. Chaque année, des conférences étaient organisées, regroupant des ministres de l’Éducation des États nouvellement indépendants et le ministre français de l’Éducation. En 1968, cette rencontre devait avoir lieu à Libreville, au Gabon.
Parallèlement, la France tissait avec le Québec des relations directes et privilégiées dans les domaines de l’éducation et de la culture et, tout naturellement, l’idée d’inviter le Québec à participer à la conférence du Gabon a fait son chemin. Évidemment, le Québec n’est pas un État souverain. Sauf que le gouvernement québécois prétendait que ses compétences intérieures se prolongeaient à l’extérieur. Or, il détient, comme toutes les provinces, une compétence exclusive en éducation. De plus, le gouvernement fédéral ne s’était jamais intéressé – ou très peu – aux pays de la Francophonie, contrairement au gouvernement québécois.
Quoi qu’il en soit, le gouvernement fédéral a tout fait pour empêcher le Québec de participer à ladite conférence, histoire de montrer qui était le chef. Sauf que la France, alors dirigée par de Gaulle, ne l’entendait pas de cette oreille. Elle souhaitait mordicus que le gouvernement québécois soit de la partie et insista auprès du Gabon. Résultat : le Québec a finalement pu participer à la conférence, malgré l’opposition d’Ottawa.