19 septembre 1975
Création de l’Association des Gens de l’Air

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Difficile à croire, mais au début des années 1970, même lorsque l’ensemble des employés concernés parlent français, lorsqu’un avion se pose au Québec, toutes les communications se déroulent en anglais. Officiellement, on utilise comme prétexte la sécurité du transport aérien. En effet, les anglophones du Canada sont rarement bilingues et ils exigent de tout comprendre ce qui se passe en ondes.

Tous les éléments sont réunis pour que la situation s’envenime quand le ministre fédéral s’oppose même à deux projets-pilotes régionaux bilingues. Le 19 septembre 1975, les travailleurs de l’aéronautique du Québec créent l’Association des gens de l’Air afin de voir appliquée la Loi sur les langues officielles.

En décembre 1975, lorsqu’un contrôleur aérien s’adresse à son voisin contrôleur en français, le conflit éclate. Ils seront tous les deux suspendus pendant cinq jours à la suite d’une plainte émise par un instructeur anglophone. L’opinion publique se divise, sans surprise, en fonction de la langue parlée. Les anglophones appuient le ministre, et les francophones, les contrôleurs Québécois.

Finalement, le ministre fédéral des Transport, Otto Lang, annonce que le contrôle aérien sera bilingue partout au Québec. La victoire est toutefois de courte durée. En juin 1976, les pilotes anglophones déclenchent une grève à travers le Canada afin d’exercer de la pression sur le gouvernent. À moins d’un mois de l’ouverture des jeux Olympiques, le Canada ne peut se permettre que les avions soient cloués au sol. Ainsi, le gouvernement abdique et accorde aux pilotes et aux contrôleurs anglophones ce qu’ils demandent.

Il faudra attendre trois ans – et un rapport de la Commission royale d’enquête sur le français dans l’air qui conclue que le contrôle aérien bilingue est sécuritaire – pour que le Canada recule et que le bilinguisme soit décrété, pour de bon, dans l’espace aérien canadien.

Pour en savoir plus :
Ici.tou.tv, « La bataille du français dans l’air », le 30 mai 2006, en ligne.