En novembre 1974, les membres du Parti Québécois votent pour un changement de stratégie en matière d’accession à la souveraineté. Plutôt que de proposer une élection référendaire, les membres adoptent une démarche nouvelle. Une fois au pouvoir, le gouvernement du Parti québécois demandera aux électeurs, par voie de référendum, le mandat de négocier la souveraineté-association avec le gouvernement canadien.
Pierre Elliott Trudeau, alors premier ministre du Canada, prend la balle au bond et en profite pour minimiser l’impact d’une éventuelle victoire du Parti québécois auprès de gouvernements et d’investisseurs étrangers.
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Le 10 mai 1976, lors d’un lunch au Centre national des arts, il déclare devant une assemblée de Japonais, d’Européens et d’Américains : « Pour moi, c’est la fin du séparatisme au Québec », puisque le Parti Québécois recherche dorénavant le pouvoir, plutôt que l’indépendance. Il ajoute être convaincu que l’ouverture de l’opinion anglophone à la compréhension du nationalisme canadien-français finirait par en miner sa force, voire l’existence.
Le même jour, René Lévesque lui réplique en ces mots : « dans un régime démocratique, on n’enfonce pas ça (la souveraineté) de force dans la gorge des électeurs ». Quatre mois plus tard, le Parti Québécois est porté au pouvoir pour la première fois de son histoire.