L’élection, le 15 novembre 1976, d’un premier gouvernement souverainiste au Québec ne passe évidemment pas inaperçu. En février 1977, Pierre Elliott Trudeau, alors premier ministre du Canada, effectue une importante visite aux États-Unis. Importante parce que, pour la première fois, un chef de gouvernement canadien s’adressera aux membres du congrès.
Son discours est lyrique. Lui qui a décrété, en octobre 1970, la Loi des mesures de guerre et fait emprisonner 500 personnes associés au mouvement souverainiste et syndical, il s’exclame : « Je crois fermement que les Canadiens sont en train de modeler une société dénué de tout préjugé et de toute crainte, placée sous le signe de la compréhension et de l’amour, respectueuse de la personne et de la beauté »…
À ses yeux, le Canada était en train de devenir un phare pour l’humanité. Son éclatement marquerait l’échec de « notre rêve pluraliste » et précisément pour cette raison, la victoire du souverainisme québécois serait rien de moins qu’un « crime contre l’histoire de l’humanité ». Cette lecture moralisatrice ne passera pas inaperçu !
Pour en savoir plus :
?Louis Massicotte, « La vraie histoire d’une fausse citation », Le Devoir, 3 janvier 2015.
http://www.ledevoir.com/politique/canada/427978/pierre-elliott-trudeau-au-congres-americain-la-vraie-histoire-d-une-fausse-citation