En 1980, Pierre Trudeau rêvait depuis longtemps de rapatrier la constitution. Après avoir perdu le pouvoir en 1979, il revient aux affaires de façon impromptue à l’hiver de 1980. Le référendum de mai lui offre une occasion historique de passer à l’action.
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Le 14 mai, à six jours du vote, alors que tous les sondages annoncent une défaite du « oui », le premier ministre fait un grand discours au Centre Paul-Sauvé au cours duquel il résume les choix des Québécois. Un « oui » à la souveraineté-association ne mènera nulle part dit-il, puisque le Canada anglais dira non à l’association et le PQ n’a pas demandé un mandat pour réaliser la souveraineté, purement et simplement.
Par ailleurs, un «non» ne veut pas dire le statu quo car, dit-il, «nous mettons notre tête en jeu, nous, députés québécois, parce que nous le disons aux Québécois de voter NON, et nous vous disons à vous des autres provinces que nous n’accepterons pas ensuite que ce NON soit interprété par vous comme une indication que tout va bien puis que tout peut rester comme c’était auparavant. Nous voulons du changement, nous mettons nos sièges en jeu pour avoir du changement.»
Cet appel sera compris par les Québécois comme une promesse de renouveler le fédéralisme allant dans le sens des demandes traditionnelles du Québec, soit une reconnaissance de sa spécificité. Mais, s’il sous-entendait une telle chose, le premier ministre n’avait aucunement l’intention de bouger en ce sens. Deux ans plus tard le processus de renouvellement constitutionnel s’est soldé par une réforme qui a enlevé des pouvoirs au Québec, et ce sans son consentement.
Source : Archives de Radio-Canada, http://archives.radio-canada.ca/…/provincial_te…/clips/7450/