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(DEUXIÈME PARTIE)
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Lors du dépôt de la loi référendaire de 1995, le gouvernement du Québec esquisse les contours de la campagne à venir, via la version spéciale de la loi sur les consultations populaires; soit la formation de deux comités parapluie, l’un pour le Oui, l’autre pour le Non, astreints chacun à un plafond des dépenses autorisées. L’article 413 de la loi stipule que « seul l’agent officiel d’un comité national, son adjoint ou un agent local peut faire ou autoriser des dépenses réglementées. » On souhaite de la sorte s’assurer que les deux comités soient assujettis aux mêmes règles et que l’argent ne confère pas un avantage indu à l’un ou l’autre camp.
Or, le 27 octobre 1995, soit trois jours avant le vote, des dizaines de milliers de personnes venues de partout au Canada profitent de généreux rabais consentis par les compagnies aériennes et ferroviaires et affluent à Montréal pour démontrer leur volonté de maintenir le Québec au sein du Canada. Cette manœuvre, baptisée « Love-in », n’apparaît dans aucun livre comptable du camp du Non et contrevient à la loi, sans compter qu’elle a pu jouer un rôle déterminant, compte tenu du résultat très serré du référendum du 30 octobre suivant.
Onze ans plus tard, en 2006, à la suite des allégations parues dans le livre Les secrets d’Option Canada, le DGE mandate le juge Bernard Grenier à titre de commissaire-enquêteur pour tenter de percer le mystère. Après 16 mois d’enquête, le juge Grenier conclut qu’Option Canada a dépassé le plafond de 560 000$, mais, surtout, il déplore n’avoir jamais pu ouvrir les livres du gouvernement fédéral, donc de Patrimoine Canada, qui a financé le fameux Love-in.
Encore aujourd’hui, il nous est donc impossible de savoir qui a payé pour l’événement et, surtout, à combien s’élevait la facture.
Pour en savoir plus :
Normand Lester et Robin Philpot, Les secrets d’Option Canada, Montréal, Les Intouchables, 2006, 168 p.
Rapport d’enquête au sujet des activités d’Option Canada à l’occasion du référendum tenu à Québec en octobre 1995. Présenté au Directeur général des élections du Québec par Me Bernard Grenier, Commissaire-enquêteur, le 25 mai 2007, en ligne.
