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Depuis sa première élection en 2006, le premier ministre Stephen Harper souhaite valoriser l’héritage britannique et le passé conservateur du Dominion du Canada. Il profite notamment des fêtes marquant le 400e anniversaire de Québec en 2008 pour faire du fondateur de la Nouvelle-France, Samuel de Champlain, le digne prédécesseur du gouverneur général du Canada actuel. En 2009, il compte commémorer le 250e de la bataille des Plaines d’Abraham dans un vaste exercice de réconciliation nationale, de sorte que la conquête anglaise prenne l’apparence d’une bénédiction au vu de l’histoire canadienne. Une reconstitution amicale de la bataille est donc prévue.
On planifie même une réception au château Frontenac, où officieront des comédiens personnifiant les généraux Wolfe et Montcalm, ceux-là même qui ont succombé à leurs blessures lors de la fatidique bataille du 13 septembre 1759. L’opération dérape grâce à l’initiative de citoyens qui dénoncent la récupération historique. On rappelle notamment que la guerre de la Conquête fut particulièrement cruelle pour la Nouvelle-France, causant la mort de 10 000 personnes, face à une armée anglaise sans pitié. Finalement, un groupe d’artistes prend le relais et décide plutôt de commémorer la bataille des Plaines par un « Moulin à paroles » : une lecture publique, durant 24 heures, sur le site des plaines d’Abraham, de 156 textes ayant marqué l’histoire du Québec, du Rapport Durham à L’Homme rapaillé.
Pour en savoir plus :
Ici.radio-canada.ca, « Fête ou commémoration ? », le 30 janvier 2009, en ligne.
Louise Beaudoin, « Le moulin à paroles : la reconquête de la dignité », Le Devoir, 17 septembre 2009.