Au début des années 1950, plusieurs crises successives touchent les Inuits qui habitent l’est de l’Arctique. Le prix offert pour la fourrure de renard s’effondre et les populations de caribous sont décimées.
Devant ce nouvel état de fait, le gouvernement du Canada puis, dans sa foulée, celui du Québec décident de sédentariser de force les Inuits afin de leur offrir des services hospitaliers et sociaux.
Or, le mode de vie nomade des Inuits repose sur un élément central : le chien d’attelage. Avec la création de nombreux villages et l’implantation d’un nouveau mode de vie, de nombreux chiens sont désormais errants et les gouvernements craignent des problématiques de santé publique. On dénombre de nombreuses attaques contre adultes et enfants, mais on recense aussi de nombreuses épidémies de maladies canines.
Dans un premier temps, les gouvernements demandent aux Inuits d’attacher les chiens entre le 1er mai et le 15 décembre de chaque année, mais cela va à l’encontre des traditions qui favorisent la socialisation entre les bêtes et les humains.
Devant cette rebuffade perçue, le gouvernement du Canada puis, à partir de 1965 celui du Québec, annoncent qu’ils vont abattre tous les chiens dits errants sur le territoire.
Cette tuerie de masse aura de nombreuses conséquences. La mort de milliers de chiens, évidemment, mais aussi l’instauration d’un climat de méfiance entre policiers et population. Finalement, le chien d’attelage fut remplacé dès les premières années par la motoneige et rendra les Inuits dépendants de l’essence, hors de prix, pour continuer la chasse.
Après des années de représentations de la part des Inuits, le gouvernement du Québec offrira ses excuses officielles le 8 août 2011. Le gouvernement fédéral n’a, lui, jamais voulu reconnaître sa responsabilité.
Pour en savoir plus :
Nunavik : Québec admet ses torts dans l’abattage de chiens de traîneau :
http://beta.radio-canada.ca/nouvelle/526310/inuits-quebec-reconnaissance-abattage-chiens
Francis Lévesque, Le contrôle des chiens dans trois communautés du Nunavik au milieu du 20e siècle : https://www.erudit.org/fr/revues/etudinuit/2010-v34-n2-etudinuit5000473/1004074ar/